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Tout Lucien
![]() La Chaudière (image virtuelle)
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L'affaire Grodard
Libéré de ses obligations professionnelles, Lucien décide de s'installer à Metz pour se rapprocher d'Annette P. Et pour être sûr d'être aux premières loges, il s'installe chez elle, dans sa petite maison coquette des hauts de Queuleu. Comme ladite maison est un peu exigüe (l'équivalent de trois salles de bains superposées), ils se mettent en quête d'un nouveau logement. C'est dur de passer par les autres pour avoir un chez soiAprès de nombreuses visites, ils dénichent une maison spacieuse plantée sur un coteau verdoyant en bordure de l'autoroute A4. Hasard ou désir de renouer avec son passé, celle-ci se trouve à quelques dizaines de mètres de la Chapelle de la Salette, où Lucien s'est marié 25 ans auparavant. Hormis la décoration de style rustique flamboyant, il est tout de suite emballé par la maison. Malheureusement, le propriétaire est un personnage étrange qui tient une échoppe sordide en ville où quelques rares retraités viennent lui confier leurs travaux photographiques. Il veut vendre sa maison mais n'a pas envie de s'en séparer. Les tractations sont longues et houleuses, mais Lucien et Annette finissent par emporter le morceau. A peine installé, Lucien se lance dans de nouvelles activités. Il s'équipe d'une panoplie de menuisier pour faire la décoration et les meubles de son nouveau domicile. Il aménage une partie de la cave en studio pour pouvoir composer de nouvelles chansons dans le calme. Et il se lance dans un projet qui lui tient à coeur depuis longtemps (voir épisode précédent): ouvrir un restaurant-salle de spectacle dans la périphérie de Metz. Le projet est ambitieux. Lucien n'a pas envie de faire dans la gargotte pour ivrognes ni dans le restau branché où l'on paye cher pour ne rien avoir dans l'assiette. Son truc à lui c'est la brasserie, sans chichis mais avec des produits de qualité, où l'on vient manger parce que l'on sait que c'est bon et que le service est rapide. Mais surtout, le projet de Lucien est de faire en même temps une salle de spectacle. Des artistes viendraient se produire en soirée, et les clients pourraient manger ou boire un verre en écoutant de la musique ou en regardant un spectacle. Il faut donc un local assez grand, à l'écart des habitations pour ne pas avoir de problèmes avec le voisinage et où il est facile de se garer. Pour Lucien, l'idéal c'est de trouver un terrain dans une zone d'activité entre Metz et Thionville. Avec son compère Jacky G. il monte un dossier financier, prend contact avec des investisseurs potentiels, discute avec les banquiers, regarde du côté des administrations et des élus pour voir s'il n'y aurait pas quelques subsides à grapiller, fait des plans de son restaurant, lui donne déjà un nom, la "Chaudière", et parcourt la campagne pour trouver le terrain idéal. Le projet est déjà bien avancé quand il tombe sur un terrain idéalement situé: au bord d'une grande route, à proximité des autoroutes, en haut d'une côte, loin des maisons... Bref, tout y est. Il prend donc contact avec les gestionnaires de la zone pour engager des négociations sur la vente du terrain. Et c'est là que commence «l'affaire Grodard». Blues de la poisseIl faut d'abord qu'il s'y retrouve dans le labyrinthe bureaucratique où s'entremêlent syndicats intercommunaux, chambre de commerce, élus locaux et sociétés privés. Il faut ensuite convaincre les responsables, jamais les mêmes, de l'intérêt du projet et de sa viabilité économique. Ceux-là même qui signent les yeux fermés pour une porcherie industrielle ou un centre d'enfouissement des déchets nucléaires se font tirer l'oreille pour la création d'un restaurant. D'autres acquéreurs sont sur l'affaire, disent-ils, la parcelle ne peut pas être divisée, il nous faut des garanties financières, etc. Lucien se démène mais son dossier traine de commission en commission et n'avance pas d'un pouce. Sans trop y croire, il prospecte la région pour trouver d'autres terrains. Mais le coeur n'y est pas. Les investisseurs le pressent de faire aboutir son projet, la Bourse qui explose leur offrant la perspective de placements plus lucratifs. Pour ce qui est des aides publiques, on lui assure qu'il pourra en avoir quand son affaire tournera bien. C'est-à-dire quand il n'en aura plus besoin. Finalement, après des mois d'attente, la décision tombe: c'est non, pas de terrain. Pas d'explication non plus. Un non massif mais pas franc. Un couperet qui tombe, voilà tout. Lucien n'a plus qu'à remballer son projet, ranger ses budgets prévisionnels et ses plans d'architecte. La Chaudière n'enverra pas son panache de fumée dans le ciel de Lorraine. Si vous passez par la route de Thionville, sur le haut de la côte entre Ennery et Argancy, vous pouvez voir encore aujourd'hui le terrain que convoitait Lucien Grodard . Il est vide, abandonné aux herbes folles, et semble bien n'intéresser personne. |
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